La sécurité a toujours été un point central de la vie des hommes : se protéger des animaux, des risques naturels, des maladies, mais aussi très vite se protéger des autres êtres humains. Même dans notre mode de vie actuel, pourtant assez sécurisé, nous continuons à faire attention…trop attention ?
Des comportements symptomatiques
Les systèmes de vidéosurveillance pour les particuliers, les entreprises de sécurité, les cintre antivol et les résidences privées soigneusement clôturées sont autant de dispositifs traduisant un besoin maladif de se sentir à l’abri. Les menaces ne sont même pas toujours très concrètes : on a peur des effractions, des voleurs, sans qu’il y ait forcément de raison particulière. On a peur de se faire agresser, voler son téléphone en pleine rue, que ses enfants soient enlevés sur le chemin de l’école…autant de craintes qui n’étaient peut-être pas si présentes jusque-là. On pourrait incriminer les médias et leur large diffusion des faits divers, qui est souvent accusée de créer des psychoses et de jouer sur les peurs pour mieux vendre, mais le fait est que continuer à se gaver de faits divers traduit également un voyeurisme compulsif. Quelque part, si les médias étaient si mauvais, il suffirait de ne pas les regarder.
Pourquoi c’est inquiétant ?
« La peur est le chemin vers le côté obscur » disait Maître Yoda, et il n’a pas vraiment tort. On a vu beaucoup d’atrocités commises sous le coup de la peur : la peur de la différence, la peur de ce qu’on ne maîtrise pas. Les chasses aux sorcières, par exemple, étaient en partie motivées par la peur du pouvoir des femmes. Une population effrayée sera plus susceptible de devenir incontrôlable ou de se livrer à des violences. Elle renonce à sa rationalité, pour sombrer dans le chaos, et le chaos générant de la peur, on tombe très vite dans un cercle vicieux.
Point intéressant, la montée des extrêmes en politique joue notamment sur le sentiment d’insécurité des personnes…